SOPRANO OU CASTRATO ?

19.04.2024 – 19:00

Collégiale, Saint-Imier

Espace La Velle, Le Noirmont

Collégiale, Neuchâtel

Programme

Antonio Vivaldi L’Estro Armonico Op. 3 (1711)
Concertos pour 1, 2 et 4 violons et violoncelle: No4 RV 550, No5 RV519,
No6 RV363
Leonardo Vinci « Quell’amor che poco accende » (Catone in Utica)
Georg Philipp Telemann Concerto Polonois TWV 43:B3, I. Dolce — II. Allegro
George Frideric Handel « Ah ! Ruggero crudel… » (Alcina)
Georg Philipp Telemann Concerto polonois TWV 43:B3, III. Largo — IV.
Allegro Pablo Ortiz / Joseph Brodsky « Nativity » (commande MdL 2022)

Avec

LAURENCE GUILLOD soprano
MUSIQUE DES LUMIÈRES
ANNA TROXLER, SEVERINE COZETTE,
ROBERTO RUTKAUSKAS, JAMILA GARAYUSIFLI, violons solistes

FACUNDO AGUDIN direction

ILS SONT LA VOIX DES ANGES

« A la fois homme, femme et enfant, le castrat possédait dans son chant des qualités propres à ces trois états. Une fois castré, pas de mue. Sa voie restait donc « haute ». De plus, la castration entraînait un développement de la cage thoracique, d’où une puissance hors de portée des chanteuses. Les castrats furent, pendant deux siècles, le symbole du bel canto. Puissante et d’une souplesse sans égal, leur voix pouvait couvrir l’étendue de trois octaves, comprenant tous les registres connus, du soprano à la basse. Cet éclat incomparable, mêlé au trouble produit par leur ambiguïté sexuelle, est à l’origine d’une véritable fascination exercée sur le public et les compositeurs. » (Bertrand Dermoncourt, L’Express, Paris, 2009).

L’opéra Catone in Utica de Leonardo Vinci est créé à Rome en 1728. Une ordonnance papale interdisant la présence des femmes sur scène, la distribution de l’opéra est entièrement masculine : elle comporte deux rôles de ténors et quatre rôles (féminins et masculins) assumés par des castrats. Notre programme intègre l’air de Cesare Cet amour qui s’enflamme peu…, interprété ici par Laurence Guillod, une des sopranos les plus intéressantes de la scène suisse actuelle. Artiste versatile, elle investit aussi le rôle la d’Alcina dans l’opéra éponyme de Handel : pendant une forte tempête, deux voyageurs font naufrage sur l’île de la magicienne Alcina et de sa sœur Morgana. Dans une surprenante histoire d’amours contrariées, et de funestes sortilèges, Alcina, bouleversée par la fuite de Ruggiero (à qui elle avait jeté un sort d’amour) invoque les esprits pour qu’ils puissent lui ramener son bien-aimé. L’histoire tourne au tragique, et la palais envoûtant d’Alcina s’effondre. Les anciens amants, qu’elle avait transformés en rochers, en arbres, en animaux, reprennent forme humaine…

Vers la fin du concert, notre soprano réalise une prouesse stylistique (digne des sors de la magicienne) avec le poème Nativity de Joseph Brodsky, mis en musique par Pablo Ortiz pour le projet The Brodsky Album.

Deux grands auteurs baroques sont représentés dans ce programme au paysage féérique : l’orchestre Musique des Lumières et Facundo Agudin présentent ici le troisième volet du cycle L’Estro Armonico d’Antonio Vivaldi, avec les Concertos Nos 4-5-6 (ce dernier, reconnaissable dès ses premiers accords !). Aussi, faisant suite à la Suite des Nations anciennes et modernes jouée en streaming en temps de confinement… voici le Concerto Polonois de Georg-Philipp Telemann : une page joyeuse, aimable, qui offre une contrepartie idéale aux feux Vivaldiens—et à aux fureurs de l’Enchanteresse.

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